Alors que les partis politiques se lancent dans les primaires ou d’autres processus de désignation des candidats, voici la carte Politoscope de l’été 2021 (sur la période juin à août). Cette carte décrit les alignements idéologiques du cœur du militantisme politique français. 88.000 comptes on été catégorisés suivant la méthode décrite dans Gaumont et al. 2018 en fonction de leurs échanges sur Twitter, en ne conservant que les liens avec un trafic supérieur à 10 retweets. Mis à part quelques personnalités politiques, toutes les identités ont été anonymisées. Nous nous intéressons ici au positionnement relatifs des groupes de militantisme.
Composition du paysage politique
Dans l’ensemble, nous avons un paysage toujours « triangulaire » et très morcelé. La gauche est fractionnée en trois grands groupes et la droite en quatre grands groupes distincts.
L’identification des communautés (calculées à une résolution de 0.8) donne la répartition suivante (au sein d’un même groupe, les comptes sont classés suivant un score qui qualifie leur centralité dans le réseau des échanges Twitter, le pagerank) :
Le détail de ces groupes est donné ici à titre indicatif, les regroupement ne correspondant pas nécessairement à des alliances ou affiliations politiques communes mais plutôt à des alignements idéologiques. Ils ont été déterminés algorithmiquement à partir des interactions des communautés correspondantes.
Les pourcentages correspondent à la proportions de comptes que contient chacun des groupes en question dans l’ensemble de la carte (le total fait ici 56,11%). Ces pourcentages ne sont pas représentatifs des intentions de vote, chaque parti politique ayant une utilisation spécifique de Twitter. Certains groupes sont sur-actifs et il est probable que certains aient également recours à une amplification artificielle de leur audience via des comptes virtuels. Ils dépendent par ailleurs du focus (ex. cœur du militantisme ou communautés au sens large).
La variation des pourcentages d’une analyse à l’autre sera cependant indicative des variations des intensités de la mobilisation en ligne.
À noter sur cette carte
Michel Barnier, qui a annoncé sa candidature en août, se repositionne au sein de LR par rapport à la précédente carte où il figurait en périphérie de la communauté Macron.
Le groupe de l’extrême droite anti-européenne représentée par Philippot/Asselineau/Dupont-Aignan a un score particulièrement élevé. Il supplante le groupe associé au RN, qui pourtant a pourtant un profil de mobilisation en ligne assez similaire. Cette importance relative est probablement la conséquence de la sa forte participation aux mobilisations anti-vax et anti-pass sanitaire qui lui ont permis de recruter (temporairement ?) des militants en ligne.
Dans l’ensemble, on remarque que la droite est plus mobilisée sur Twitter que la gauche.
Enfin, on peut relever la très grande proximité entre Valérie Pécresse et Xavier Bertrand. Ceci laisse présager, comme le craignent déjà certains à droite, une élimination mutuelle par division des voix en cas de candidatures parallèles étant donné la caractère uninominal de notre mode de scrutin.