Comment se mettent en place les narratifs pro-Kremlin dans le contexte de sa guerre contre l’Ukraine ?
Su 23/02 au 25/04 à Beaubourg
La propagande du Kremlin dans le cadre de la guerre en Ukraine utilise des expressions très spécifiques pour développer des contre-récits comme par exemple :
- “azov” (bataillon nazi supposé être représentatif de l’armée ukrainiennen,
- “provocations atlantistes”, “responsabilité de l’OTAN”, “provocation OTAN”,”conflit OTAN” : si Poutine envahit l’Ukraine ce n’est qu’une réaction proportionnée aux provocations de l’OTAN,
- “accords de Minsk” : le (soi-disant) non respect des accords de Mink par l’Ukraine justifie son invasion/destruction par la Russie,
- “bouclier humain”: s’il y a tant de morts civils, c’est que l’armée ukrainienne les utilise comme “bouclier humain”, ce n’est donc pas de la faute de l’armée russe si leurs missiles tombent dessus,
- “bataillon néo-nazi”, “dénazification”, “dénazifier” : le nazisme gangrène l’Ukraine, il faut la sauver,
- “russophobie”, “russophobia” : toutes les critiques envers Poutine seraient biaisées du fait d’une “russophobie”,
- “biolab”, “biolabs”, “laboratoires biologiques” : l’Ukraine développait des armes biologiques en partenariat avec les USA, le COVID serait peut-être l’une d’entre-elles, en fin de compte, Poutine sauve le monde,
- “piège ukrainien” : cette guerre est un piège tendu au Kremlin
- “opération spéciale en Ukraine”,”opération spéciale russe”,”opération-militaire-spéciale” : de toute façon, ce n’est pas une guerre, c’est juste une “opération spéciale” (l’emploi du mot guerre est puni de 15 ans de prison en Russie).
Cette vidéo montre comment un réseau de comptes Twitter (16k en tout dans le Politoscope) s’est organisé en amont du déclenchement de l’invasion et a développé son activité pour introduire progressivement ces différents contre-récits. Cela reste relativement maginal – en nombre de comptes – à l’échelle du Politoscope.
Sur cette vidéo, chaque point est un compte Twitter, chaque lien un échange de message. Seuls les noms d’utilisateur des principales personnalités publiques prenant par à ce réseau ou d’utilisateurs anonyme notoirement pro-Poutine sont affichés.
Certains éléments de propagandes ont été relayé sur Twitter pour les dénoncé. Le réseau a été filtré pour s’assurer que les comptes affichés sont bien ceux qui relaient cette propagande et non ceux qui la dénoncent.
Ni les éléments de langage relevés ni la base d’échanges étudiée ne sont exhaustifs.
La bande son a été générée automatiquement à partir de données d’activité des différentes communautés politiques sur le principe des vidéos exposée à Beaubourg pour l’exposition Réseaux-Mondes. Cette bande son reflète les dynamiques de mobilisation (voir la page associée sur le site de David Chavalarias).
Source de données : CNRS/ISC-PIF/Multivac/Politoscope