Minuit moins dix à l’horloge de Poutine

Jusque là, tout se passe comme prévu

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Le politoscope décode le contexte très particulier de l’accession au pouvoir du Rassemblement National, marqué par l’ingérence de Vladimir Poutine.

David Chavalarias, Directeur de Recherche CNRS

Le projet Politoscope observe depuis 2016 le militantisme politiques sur X. Nous avons développé des méthodes pour analyser les dynamiques sociales et de débats, ainsi que les manipulations d’opinions.

Permettant de passer en accéléré ces dynamiques sociales, il est possible de caractériser un processus d’affaiblissement puis d’inversion du front républicain à l’approche des législatives de 2024 et d’identifier les stratégies de subversion qui l’ont favorisé. Ces stratégies de basse intensité, pilotées ou influencées pour la plupart par le Kremlin, se déploient sur des échelles de temps trop longues pour que les acteurs du débats en aient conscience. Elles visent à déstructurer la société française de manière systémique pour provoquer une transition vers une société fermée ou une démocratie illibérale.

Dans un contexte de reconfiguration brutale de l’espace politique suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, les efforts du Kremlin sont sur le point de payer. Cette étude identifie une convergence d’intérêts entre le régime de Poutine et l’extrême-droite française. Elle explicite certaines mesures actives mises en place par le Kremlin depuis au moins 2016 pour déstabiliser la société française et montre comment certaines d’entre-elles entrent en synergie ces jours-ci pour faire tomber voire s’inverser le front républicain. Ceci est la dernière étape avant la prise de contrôle de la France par des personnalités politiques moins hostiles au régime de Poutine.

Dans ce dispositif, les communautés politiques préoccupées par le conflit israélo-palestinien et la montée de l’antisémitisme ou de l’islamophobie sont instrumentalisées afin de compromettre tout barrage contre une extrême-droite banalisée au second tour des législatives.